Le contexte
Les scientifiques sont formels : notre société produit beaucoup plus de gaz à effet de serre qu’elle n’en capture. Quatre grands secteurs sont concernés par la production de Gaz à Effet de serre (GES,) à parts à peu près égales :
- L’industrie
- L’habitat
- Les transports
- L’agriculture.
Les puits de carbone actuels (où la fixation de carbone l’emporte sur la production) se limitent donc aux zones naturellement très végétalisées comme les forêts ou l’océan (micro-algues), qui ne cessent pourtant d’être agressés/menacés par la déforestation en zone tropicale ou par la pollution des mers et le réchauffement lui-même !
Si les trois premiers secteurs (IHT = industrie, habitat, transports) sont actuellement producteurs pour des raisons structurelles, du moins en l’état actuel des technologies développées autour des énergies fossiles, il peut paraître plus surprenant que l’agriculture, qui n’occupe dans les pays développés que moins de 5% de la population active et qui travaille à produire principalement du végétal, soit un des quatre grands « monstres » du réchauffement. On sait que la mise à nu des sols une grande partie de l’année par le retournement de la terre et les herbicides, l’utilisation d’engrais comme l’azote (producteur de protoxyde d’azote) ou encore l’élevage industriel (producteur de méthane) en sont les causes, bien plus que l’utilisation du matériel agricole !
Peut-on (re)transformer l’agriculture moderne, de producteur massif de GES à « puits de carbone » ?
De multiples expérimentations à travers le monde et en France ont montré qu’une telle agriculture est réalisable et pertinente partout, économiquement accessible, dans une lignée adaptative de notre modèle d’agriculture industrielle : c’est l’agriculture de conservation et de régénération ou agro-écologie.
.
Mettre en oeuvre massivement l’agro-écologie ?
Comment mobiliser rapidement et massivement les agriculteurs (en synergie avec l’industrie agro-alimentaire) à de tels modes de production ?
Quels sont leurs freins actuels qui s’y opposent : culturels, sociaux, économiques, technologiques, administratifs et réglementaires ?
Quels leviers pour changer la donne et s’engager dans une telle mutation (comme nous l’avons fait après la dernière guerre mondiale pour nourrir tout le monde avec l’agriculture intensive) ?
Les enjeux sont grands, accessibles et prometteurs :
- une occasion pour le monde agricole d’obtenir de nouvelles rémunérations (et non des aides !) justifiées par de multiples externalités positives (sources d’économies majeures ailleurs) comme :
- une fixation accrue du carbone (réduisant les coûts d’investissements, les risques climatiques, améliorant l’acceptabilité sociétale)
- des aliments plus sains (pour les consommateurs mais aussi pour les risques professionnels des agriculteurs !)
- une préservation/restauration de la biodiversité
- une régénération des sols/prévention de leur érosion et des inondations.
Responsable du Département : Maurice Sanciaume (maurice.sanciaume@ime.fr)
- http://agriculture.gouv.fr/noblia-les-lettres-de-noblesse-de-lagro-ecologie
- http://www.agroforesterie.fr/AGREAU/documents/fiches-fermes/Fiche-Ferme-Agreau-Polycultures-elevage-bovin-viande-AB-SCV-SCEA-Larrous-Felix-Noblia-Bergouey-Viellenave-64270.pdf
- https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/Comment-passer-glyphosate-2017-10-03-1200881487